Le kiosque

Qui ne connait le kiosque de Lavardac ? Bien installé sur la place des platanes, il fait partie des monuments-repères de la petite ville. Pour connaître son histoire, revenons à l’époque de l’entre-deux guerres. C’est le conseil municipal du 2 décembre 1923 qui vote sa construction. La petite ville est sortie blessée de la 1° Guerre Mondiale. Le monument aux morts, remarquablement placé en face de la mairie, est achevé en 1922. C’est l’époque où les mairies mettent en place les travaux d’urbanisme nécessaires pour le mieux-être des populations. Il est temps aussi pour la population de se tourner vers des activités plus légères, mais aussi culturelles… La musique tient une large place dans la vie des Lavardacais. Ils vont apprécier de se rassembler dans un grand espace protégé du soleil et des intempéries, lors des festivités. La population de Lavardac connait alors de nombreuses activités économiques telles les usines de liège, les minoteries. Les artisans se mêlent aux commerçants. Il faut considérer Lavardac comme une zone carrefour. S’y rencontrent les producteurs agricoles de diverses régions. On y retrouve les productions du Gers, du Néracais, des Landes. Se développent les activités liées à l’agriculture comme la confection des outils agricoles. Ils sont produits, vendus, réparés. 

Hier

Toute cette population a bien besoin de se détendre. Et l’on soutient le nouveau projet. Et on a pensé à construire un kiosque à Lavardac. L’idée n’est pas originale. Elle vient de l’Est industriel et plus précisément de Metz (1851). Elle a été multipliée en Lot et Garonne. D’abord, à Tonneins en 1870. On édifie un kiosque à Astaffort, à Marmande, à Agen, à Nérac en 1900, à Fumel, à Villeneuve-sur- Lot, à Houeillès, à Lavardac en 1924, à Lamontjoie, à Mézin, à Meilhan et à Buzet en 1933. Toutes ces agglomérations ont en commun de prendre de l’importance dans les domaines administratif et politique, économique, sous la III° République. Pensons à Fallières, notre Président de la République. Il a favorisé les communications. Routes et surtout voies ferrées. Il est né à Mézin. Le train l’y a ramené. Il a participé au financement du monument aux morts de Lavardac, comme le montrent les archives. Le projet de kiosque est étudié par un responsable agent-voyer de Nérac. La construction sera en ciment armé. Une entreprise de Nérac s’occupe de maçonnerie. L’estrade est d’abord inaugurée en 1924. Ce n’est qu’en 1925 que le conseil municipal accepte les plans de la toiture. Une entreprise lavardacaise (Dupuy) finit la charpente. Interviennent aussi les entreprises lavardacaises, Artic, Beaugrand. L’inauguration définitive a lieu enfin, le 17 octobre 1926, à 17h30. La population soutient les musiciens de la fanfare « Sainte Cécile ». La chorale « Les Amis de l’Harmonie » interprète, entre autres, mis en musique, les poèmes.

Mme Janine Sestacq